Interview #2 Professeur Roger Erivan
De nombreux patients interviewés ont évoqué, lors des greffes de tendons, une minoration de la douleur par rapport à une « autogreffe » ?
On dit bien une autogreffe. En fait, habituellement, quand un patient se fait une lésion au niveau ligamentaire sur un genou (soit 80% de nos greffes), on prend des tendons sur son genou pour pouvoir le greffer. Dans les cas où on utilise les allogreffes, soit dans les cas multi-ligamentaires (plusieurs ligaments), soit dans les cas de reprise, le gros avantage de les utiliser (« allo » veut dire « qui vient d’un autre patient » VS « auto » « qui vient du même patient »), le gros avantage est qu’il n’y a pas toute la morbidité, tous les effets indésirables liés au prélèvement. Donc, on n’abîme pas le genou pour le réparer. On le répare avec quelque chose qui existe déjà.
Il semble aussi qu’il y ait une évolution plus rapide, moins dans la douleur, avec rapidement une reprise d’activité ?
En effet, sur ces indications de reprises multi-ligamentaires, c’est sûr que la rééducation est beaucoup plus rapide. Un genou multi-ligamentaire, c’est un genou où il a plusieurs ligaments qui sont abîmés. Or, il n’y a pas assez de ligaments sur ce même genou abimé pour pouvoir le réparer. Si l’on devait faire des autogreffes, on serait obligé de le prélever sur l’autre genou. Alors, forcément, si pour réparer le genou droit, on abîme le genou gauche, le patient récupère moins vite. C’est vraiment le principal avantage des allogreffes.
Pour retrouver l’interview en intégralité : https://youtu.be/DEFiTcJhdXQ